Egon Schiele: The Radical Nude-
de Collectif
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Rising to prominence in Vienna alongside Gustav Klimt and Oskar Kokoschka in the turbulent years around the First World War, Egon Schiele (1890-1918) is one of the most important artists of the early 20th century and a central figure of Austrian Expressionism. He produced some of the most radical depictions of the human figure created in modern times so radical that in 1912 Schiele was imprisoned for two months for exhibiting his offensive nudes. At the trial the judge is alleged to have burned some of the artist s drawings in open court with a candle flame.Accompanying the first ever museum show in this country devoted entirely to the artist, this publication will explore in detail one of Schiele s most vital and original subjects his extraordinary drawings and watercolors of male and female nudes. It will bring together an outstanding group of the artist s works to chart his groundbreaking approach during his short but urgent career. Schiele s technical virtuosity, highly original vision and unflinching depictions of the naked figure distinguish these works as being among his most significant contributions to the development of modern art. This sharply focused catalogue will be provide an opportunity to examine more than thirty of these radical works, assembled from international public and private collections for the exhibition.Schiele arrived in Vienna in 1906, aged just fifteen, to train as an artist. He quickly proved his precocious talent and the following year sought out Klimt, who mentored Schiele and helped establish his reputation. Nothing he produced during these first few years in Vienna prepares us for the extraordinary breakthrough Schiele made in 1910 when he began to draw the figure in an entirely new way and the subject of the nude took on an increasingly important role. Highly gestural and expressive, his nudes from this year are manipulated to perform a psychologically charged body language that soon became a hallmark of his art. This catalogue will begin with a rich selection of nudes from this seminal year including a number of Schiele s powerful naked self-portraits. The main section will explore his provocative nudes of the following few years when he pushed artistic convention to offer a more direct expression of human experience, bound up with themes of self-expression, procreation, sexuality and eroticism. Many of these works affronted contemporary standards of morality and were considered pornographic. The last part of the book will look at works from the final productive years of Schiele s short life before his untimely death in 1918 from Spanish influenza, aged just 28. His later nudes suggest a more classical solidity and sometimes lyricism, whilst retaining their unflinching rawness as naked bodies. Throughout the book will be a number of major self-portraits, demonstrating how Schiele s approach was linked to his sense of self and his ongoing examination of his physical and psychological make-up. An important aspect of all these works is Schiele s unique draftsmanship and the authors will investigate the development of his technique and approach to the medium that he made so distinctively his own, as well as his wide-ranging influence on the course of modern art that still resonates today."
Les expositions Egon Schiele n'ont pas manqué ces dernières décennies en France, même si elles ont été de taille et d'intérêt variables. La Courtauld Gallery de Londres s'enorgueillit d'accueillir la première exposition Schiele de quelque envergure en Grande-Bretagne depuis plus de vingt ans. Peter Vergo, chargé du commissariat de l'exposition et de la coordination du catalogue, parle même de 'la négligence étudiée' ayant frappé l'œuvre de Schiele dans ce pays - j'ai appris à l'occasion qu'il n'y a presque pas d'oeuvres de lui dans les collections des musées britanniques.Le catalogue -Egon Schiele: The Radical Nude- tout en insistant sur cet état de fait et en se proposant d'y remédier, ne cherche pas pour autant à reconduire les légendes noires sur l'artiste maudit enfant terrible de la Vienne début de siècle, afin de tenter de lui conférer à toute force une aura qu'il a déjà à peu près partout ailleurs. C'est heureux.Il faut tout d'abord noter que cette exposition n'est pas très grande et ne propose qu'une petite quarantaine d'oeuvres, toutes des nus. Le catalogue, épais de seulement 160 pages, les reproduit évidemment toutes, chacune étant assortie d'une à deux pages de commentaire. Les trois essais introductifs sont quant à eux également illustrés par d'autres œuvres ne figurant pas dans l'exposition, ce qui fait qu'au bout du compte le catalogue est plutôt représentatif même s'il est loin de couvrir tout le terrain. Il faut préciser que, même si le format est moins grand, il existe un ouvrage excellent établi par la grande spécialiste du peintre Jane Kallir, édité en France par Hazan :Egon Schiele. Dessins et aquarelles. Si l'on souhaite avoir un catalogue assez complet des dessins et aquarelles, c'est bien ce livre Hazan qu'il faudra acquérir au premier chef.Cependant, ce catalogue s'avère passionnant, notamment grâce à ses trois textes bien rédigés et complémentaires. Il s'adresse donc avant tout aux anglophones, car il n'est publié qu'en anglais. S'il vaut évidemment par ses reproductions (globalement très bonnes), ce sont bien ces contributions qui achèvent de le rendre indispensable. Dans le premier texte, 'The Death Beneath the Skin', Peter Vergo fait un sort aux clichés sur Schiele autant que sur la Vienne de l'avant-1ère Guerre, en essayant de se nourrir aux sources les plus diverses pour approcher au mieux la figure de l'artiste et ses tribulations dans la société du temps. C'est à Gemma Blackshaw que revient dans 'The Modernist Offence - Schiele and the Naked Female Body' de développer ce qui n'est qu'esquissé dans le texte de Vergo : comment les notions d'érotisme, de pornographie, d'immoralité, etc., ont partie liée. Dans les deux cas, le renvoi constant au contexte est évidemment essentiel : non seulement ces notions sont appréhendées avant toute chose telles qu'elles étaient alors considérées, mais Gemma Blackshaw développe également la façon dont ces notions étaient agitées dans les procès en obscénité nés en particulier de la diffusion d'images sous différentes formes (estampes et lithographies, photographies). Dans 'Dyonisian Ugliness and Radical Beauty in Egon Schiele's Œuvre', Kathryn Simpson part de l'analyse de la Vienne début de siècle comme étant saturée de notions nietzschéennes pour étudier comment l'œuvre de Schiele y répond à sa façon. Reposant sur une sélection d'oeuvres bien décrites et analysées, sa démonstration convainc. Au-delà de l'auto-analyse de type freudien ou de 'l'onanisme pictural' que l'on prête souvent à Schiele, elle le voit comme un nihiliste actif faisant son miel de la laideur dans une perspective parfaitement dyonisiaque. Et pourquoi pas?Au total, un catalogue qui pourra certes sembler un peu court pour ce qui est du nombre d'oeuvres reproduites, mais outre l'intérêt de voir regroupé ce qui vient du Musée Leopold (et de diverses institutions autrichiennes et allemandes) et de collections privées, les perspectives apportées par les textes généraux ou plus spécifiques aux œuvres s'avèrent précieuses. Un catalogue qui fait son office et n'est pas un ajout inutile à la bibliographie, même dans un pays comme le nôtre qui en propose déjà une assez fournie.
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